Chevêche d'Athéna - Athene noctua

Portrait de LPO Isère

Bien qu'il s'agisse d'un rapace nocturne, la chevêche d'Athéna peut être vue assez couramment en plein jour. Cette petite chouette est liée aux espaces agricoles. Encore fréquente localement, il est facile de l'entendre chanter au crépuscule en automne ou à la sortie de l'hiver.
Chevêche d'Athéna. © Alain Gagne
Comment identifier cette espèce ?

La chevêche d'Athéna est de petite taille, à peu près équivalent à celle du merle. Sa corpulence plutôt trapue et son plumage brun maculé de blanc couplé à ses grands yeux jaune vif sont caractéristiques. Ce petit rapace nocturne peut s'observer dans les zones agricoles ouvertes, pourvues de reposoirs tels que des granges ou des vieux bâtiments. Il n'existe pas de différences importantes entre les mâles et les femelles, si ce n'est une face légèrement plus claire chez le mâle.

La chevêche est également facilement reconnaissable par son chant typique et par les pelotes de réjections qu'elle laisse au pied des bâtiments anciens. Celles-ci, de petite taille renferment typiquement des morceaux d'insectes qu'elle a consommés.

Répartition de l’espèce en Isère

Les chevêches d'Athéna sont présentes en Isère dans les zones agricoles de plaines de basse altitude. L'espèce est ainsi bien rencontrée dans le sud de l'agglomération grenobloise (plaine de Reymure, plateau de Champagnier), ainsi qu'en plaine de Bièvre et le Pays voironnais. Elle est encore présente ponctuellement en Trièves, Grésivaudan ou en basse vallée de l'Isère.

Écologie locale

La chevêche occupe des milieux ouverts agricoles, des bocages à saules têtards, des prairies de fauche ou des pâtures entourées de haies, des vergers et éventuellement des friches. Elle est absente des zones forestières. Elle niche dans des cavités (naturelles ou non) et affectionne particulièrement les arbres à anfractuosités : pommiers, noyers, mûriers et saules taillés en têtards. Elle apprécie également les fissures des anciens bâtiments agricoles telles que les granges. Elle s'installe ainsi facilement dans des nichoirs artificiels.

Les chevêches sont surtout actives au crépuscule et la nuit pour chasser des petits mammifères et des insectes.

Phénologie – variations liées aux saisons

La chevêche d'Athéna est une espèce sédentaire qui passe toute l'année sur son territoire. En hiver, des mouvements sont connus entre les populations et il est alors possible de la voir dans des secteurs où elle ne niche pas.

La plupart des couples se retrouvent tous les ans sur le même site pour la période de reproduction, entre avril et juillet. Une fois la cavité aménagée de façon rudimentaire, la chevêche pourra pondre entre 3 et 6 œufs. Les jeunes partiront 1 mois après l’éclosion de l’abri avant de pouvoir voler et seront alors nourris par leurs parents au sol pendant encore un mois, avant leur émancipation.

Actions favorables à l’espèce

La chevêche d'Athéna a connu un déclin important en raison de la destruction et la fragmentation de son habitat et de ses sites de reproduction (retournement des prairies permanentes, urbanisation, suppression des haies et des arbres isolés). Le dérangement, direct ou indirect, est également responsable d'une mortalité non négligeable (collision avec des véhicules, prédation par des animaux domestiques...).

Ainsi, l'espèce bénéficie largement des nichoirs mis à sa disposition. Les cavités peuvent être conservées par la taille des arbres en têtard ou par le maintien des trous dans les vieux bâtiments. La limitation des traitements phytosanitaires (insecticides et rodenticides) permet également de conserver les proies des rapaces en générales.

Commentaire de l'auteur

Malgré les connaissances relativement approfondies sur cette espèce, cette fiche est perfectible, n’hésitez pas à en proposer vous-même des compléments ! Vous pouvez tout à fait reprendre des informations de cette fiche-ci. Merci.