Lièvre variable - Lepus timidus

Portrait de LPO Isère

Relique de l'ère glaciaire, le lièvre variable a été poussé vers les milieux montagnards suite au réchauffement climatique des derniers millénaires. Animal principalement nocturne, il demeure discret et difficilement observable, d'autant plus que ses traces sont difficiles à distinguer de celles de son cousin le lièvre d'Europe.
Lièvre variable © Alain Gagne.
Comment identifier cette espèce ?

Plus petit et trapu que son cousin le lièvre d'Europe, le lièvre variable change de couleur de pelage en fonction des saisons. L'été, son corps est de couleur gris-brun et sa tête plutôt rousse. En hiver, l'intégralité de son pelage est d'un blanc immaculé. Seule la partie supérieure de ses oreilles demeure noire en toute saison.

Répartition de l’espèce en Isère

Le lièvre variable vit dans les Alpes, en général au dessus de 1600 m, mais il peut être observé dès 1200 m. Il ne vit presque jamais en milieu agricole. En Isère, il n'est ainsi observé que dans les communes de montagnes de Belledonne et du Vercors, et n'est plus être présent en Chartreuse depuis plusieurs décennies.

Écologie locale

Le lièvre variable est herbivore. Il se nourrit en hiver d'herbes sèches sur les versants sud déneigés, mais aussi des fines branches et bourgeons des buissons en versant nord. Il fréquente les bosquets de saules poussant à haute altitude pour se cacher et se nourrir des rameaux et des bourgeons.

Phénologie – variations liées aux saisons

À cause de sa discrétion, le lièvre variable n'est quasiment repéré que grâce aux traces qu'il laisse dans la neige en hiver (ces dernières demeurant néanmoins difficiles à différencier de celles de son cousin, le lièvre d'Europe). À cette période, il n'hiberne pas et profite des journées ensoleillées pour se déplacer et rechercher de la nourriture. De mars à octobre, la femelle met bas deux ou trois portées.

Actions favorables à l’espèce

Les efforts de préservation de l'espèce doivent avant tout se concentrer sur l'adaptation des pratiques de gestion sylvicole et agricole. Il est en effet important de limiter l'exploitation forestière (en particulier des forêts ouvertes de montagne présentes au-delà de 1200 m l'altitude) et de réduire les interventions agricoles au sein des prairies pâturées et des clairières ouvertes. Le maintien d'un couvert végétal au sein de ces milieux, qu'il soit herbacé ou arboricole, est indispensable (le lièvre variable ayant besoin d'une bonne visibilité au sein des herbacées, ainsi que des abris que lui confèrent les branches basses des arbres).

Un effort de sensibilisation est également à fournir auprès des publics concernés (randonneurs, skieurs, riverains, etc.) afin de limiter le dérangement des individus dans les zones les plus sensibles, notamment en période hivernale.