Avec plus de 40 000 espèces recensées à ce jour, les araignées forment un groupe essentiel au bon fonctionnement des écosystèmes. Elles sont en effet les plus importants régulateurs d’insectes (plus de 400 millions d’insectes par hectare sont capturés par les araignées chaque année !). Leur présence est le reflet de la spécificité d'un habitat et de l'ancienneté de cet habitat avec ses caractéristiques. Plus les espèces qui colonisent un milieu sont des "spécialistes" de ce milieu, plus ce milieu est ancien et n'a pas été détruit ou altéré depuis longtemps. Plus les espèces qui colonisent un milieu sont des colonisatrices de tous milieux (ubiquistes), plus ce milieu est neuf, et présente moins d'intérêt en terme de patrimoine vivant. Les araignées sont représentatives de tous les petits invertébrés terrestres (épigés).
C’est pour toutes ses raisons que leur étude est importante dans le domaine de l’écologie. Par ailleurs on découvre en moyenne 4 à 5 nouvelles espèces chaque année en France continentale, il faut donc inventorier et décrire ces nouvelles espèces. Des recherches sont aussi menées sur leur fil de soie (qui est plus solide que l’acier à diamètre égal), ainsi que sur l’utilisation thérapeutique de leur venin.
Présentes dans quasiment tous les milieux, les araignées existent sous différentes formes, et possèdent des modes de vie et des techniques de chasse différentes en fonction de leur habitat. C’est pourquoi en fonction des espèces, les scientifiques ont recourt à différentes méthodes pour les capturer.
Voilà donc quelques méthodes de captures utilisées :
La chasse à vue
Cette technique consiste à repérer à vue les individus, et à les capturer pour ensuite les fixer dans de l’alcool à 75°. La capture s’effectue au moyen d’un aspirateur à bouche.
L’aspirateur thermique
Il s’agit de l’emploi d’un extracteur thermique. C’est une méthode un peu lourde mais elle permet d’obtenir des spécimens du sol, peu discernables en général.
On peut estimer la surface prospectée et ainsi exprimer les résultats par unités de surface.
Carrés ou cylindres de ramassage
Un cadre est déposé au sol. Il doit être bien enfoncé pour éviter les fuites par le bas. Suivant le milieu, il y a soit une chasse à vue à l’intérieur de la surface délimitée par le cadre, soit un prélèvement de la végétation et du sol.
S’il y a prélèvement de végétation et de sol, il faut les trier en laboratoire, ce qui est particulièrement long. Par exemple en lande bretonne, 1m² prélevé correspond à 40h de tri !
Cette méthode est très couteuse en temps mais fournit des résultats très significatifs. Elle a l’inconvénient de détruire un peu le milieu.
Fauchage
Les captures se font au filet fauchoir.
La technique peut s’effectuer dans tous les milieux de type herbacé. On obtient le nombre d’araignées capturées / coup de filet si l’on normalise la technique.
Battage
C’est une technique caractéristique des études en zones de buissons. La végétation est battue avec un bâton, et les arthropodes tombés sont récoltés dans une nappe (parapluie japonais).
Pièges d’interception
Il en existe 3 types :
- Au sol
- Dans les arbres
- Piège aérien
(voir le document d’Alain Canard pour plus de détails)
D’une façon générale, les méthodes fournissent des résultats complémentaires, aussi l’emploi de plusieurs méthodes est préférable à celui d’une seule.
Informations sur les captures fournies par : Alain Canard, président de l'association française d'arachnologie. Vous pouvez consulter son document pour avoir tous les détails sur les méthodes de capture.