En dehors des zones protégées où la collecte est réglementée, il est préférable de ne pas laisser un fossile découvert sur le sol subir les aléas climatiques. Il peut s’altérer.
Si vous êtes sur un gisement où de nombreux débris de fouilles sont laissés à terre par les collectionneurs il est probable que les restes que vous trouverez seront peu intéressants sur le plan de la curiosité ou de sa valeur marchande, mais peut-être pas sur le plan scientifique. Vous pouvez aussi tomber sur un gisement perdu ou encore mieux un nouveau gisement fossilifère, ce qui est toujours possible.
Prenez alors le fossile à condition de le montrer à un spécialiste (adressez-vous au Muséum d’Histoire Naturelle de Grenoble qui vous renseignera ou vous dirigera vers des collaborateurs bénévoles du Musée spécialisés dans le domaine des plantes fossiles).
Dans tous les cas, ne jamais chercher à récupérer des fossiles directement dans les couches fossilifères. Pourquoi ? Car ces fossiles dits « en place » sont localisés par rapport à ceux des couches fossilifères en dessus et/ou des couches en dessous, ils ne sont pas mélangés ente eux comme c’est souvent le cas lorsqu’ils jonchent le sol. On peut donc, avec une grande précision, étudier leurs associations avec les autres plantes de la même couche et préciser leur âge par rapport aux autres fossiles des couches différentes. Une fois à terre, ou arrachés de leur lit fossilifère, une grande partie de l’information qu’ils peuvent nous livrer peut disparaître définitivement, et les chercheurs auront plus de mal à reconstituer leur histoire.
La photo que je vous montre est un fossile d’Aphlébie, une structure végétale rare qui était attachée sur les tiges fougères et dont le rôle n’est pas encore complètement élucidé.
Cette plante a été trouvé par Damien S., qui a suivi la consigne et l’a montrée. Il ne la conservera pas chez lui mais elle rejoindra les collections du Muséum et fera l’objet d’étude.
Le nom de Damien S. restera attaché à cette pièce en tant qu’objet de la collection Damien S., même si ce n’est qu’un seul spécimen, pièce donnée au Muséum d’Histoire Naturelle de Grenoble.
Et une histoire se construira autour de cette plante.
Conserver des fossiles rares chez soi, dont souvent on ne se souvient plus de la provenance au bout de quelques années, est une perte sèche pour le patrimoine et la science.
Alors si vous en trouvez cherchez à savoir ce que c’est !
Attention ! Ne pas ramasser sur un terrain privé, ni protégé par une réglementation.