Le fuligule milouin mesure 58 centimètres pour une envergure d'environ 75 centimètres. Le mâle nuptial présente une tête brun-roux un bec noir terminé par un trait gris clair. L’œil est rouge, la poitrine noir brillant, les flancs et le dos gris cendré clair. La femelle adulte est gris brunâtre avec des flancs et un dos grisâtres, une poitrine, une calotte et un cou brunâtre foncé. Les juvéniles ressemblent aux femelles mais avec une coloration plus unie. Son bec concave qui se poursuit par un front pentu lui donne une allure typique. Les ailes portent une barre grisâtre diffuse.
Le fuligule milouin est un petit canard en général silencieux. Les femelles émettent des grognements rauques, les mâles des sifflements entrecoupés d'une finale nasillarde. Les mâles se font entendre plus particulièrement sur les sites de reproduction, lors des parades communautaires !
En hiver, le fuligule milouin se trouve dans toutes les grands plans d'eau (lacs, étangs, retenues de barrage…). Au printemps et en été, ce petit canard se rencontre principalement dans l'Isle Crémieu et la basse vallée de l'Isère où il niche très localement.
Le fuligule milouin fréquente les marais, étangs, cours d'eau et anciennes gravières au berges couvertes de roseaux et d'iris. Ce canard plongeur occupe aussi les réservoirs artificiels et plus particulièrement les lacs de barrage. Il s'associe volontiers à d'autres canards, surtout les fuligules morillons mais reste néanmoins groupé avec ses congénères au sein de ses troupes mixtes. Il n'aime guère voler et préfère plonger en cas de danger.
Il se nourrit surtout de graines, racines, bourgeons et feuilles de plantes aquatiques telles que les lentilles d'eau et les potamots. En plongeant, il capture également des mollusques, des crustacés, des vers et des larves d'insectes. Il disparaît sous l'eau après un petit bond et reste immergé 13 à 16 secondes.
Le milouin est un migrateur partiel : la petite population locale est renforcée en hiver par les populations d'Europe du Nord et de l'Est. La migration prénuptiale s'étale de début février à la mi-avril. En hiver, les milouins sont actifs principalement de nuit et au crépuscule, périodes durant laquelle ils se nourrissent. Les parades nuptiales débutent en hiver mais l'essentiel des appariements a lieu de mars à mai sur les zones de reproduction. La nidification peut débuter en mars, avec un pic d'éclosion en juin. La ponte compte autour de 8 à 10 œufs dont l'incubation dure 24 à 28 jours. Les jeunes sont indépendants au bout de 50 à 55 jours et prennent leur envol entre la mi-juillet et la mi-septembre.
En période d'hivernage, il est nécessaire de maintenir des zones humides assurant de bonnes conditions à la fois d'alimentation et de repos. La conservation et/ou la restauration des habitats de nidification qui passe par une maîtrise de la qualité de l'eau et doit s'accompagner de mesures en faveurs de la végétation riveraine et éventuellement de la création et de la conservation d'îlots. Par ailleurs, sur les sites de nidification et d'hivernage, l'établissement de zones sans activités récréatives pourrait s'avérer nécessaire.
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