A l’école maternelle La Monta, on cultive particulièrement l’enseignement de la nature ! Que font ils ? Pourquoi ? Avec quels résultats ? Mirelle Motte, sa directrice depuis 2010, nous dit plus…
(Partie 2)
Avec ses quatre classes et sa centaine de bambins vifs, l’école maternelle de La Monta, à Saint Egrève, dans les environs de Grenoble, a tout d’une petite école type. Ajoutez ses enseignants appliqués, ses ATSEM concentrées, ses parents affairés et vous pourrez vous croire devant un grand classique. Mais c’est avant que vous ne jetiez un œil à sa cour ! Débordante de jeux ? Pas tant que ça.
Luxurieuse ? Oh non !
Belle ? Oui, mais sans plus.
Ne cherchez plus, je vous aide ! Vous y trouverez un hôtel à insectes.
Quelques petits carrés potagers où poussent tomates, courgettes et d’autres fraisiers. Et même le coin des aromatiques.
Mirelle Motte, la directrice de « la mat » La Monta depuis 2010, nous parle de ce choix.
Projet « écolo » ?
Si l’on demande à Mireille si leur motivation est « écolo » elle répond pensive : « Je ne sais pas. On aimerait avoir des enfants qui ont envie de regarder la nature et de la respecter. Par exemple, en sortie on leur donne des notions sur les fleurs, leur rôle… plus tard on se rend bien compte qu’il y en a moins qui les arrachent ou détruisent dans la cour de l’école. Evidemment, ce n’est pas en trois sorties qu’on change tout le monde, mais le fait de s’ajouter à la parole des parents, c’est porteur aussi. »
Une « sortie canon » et l’école change d’image…
Est-ce alors simplement un apprentissage classique disciplinaire, exploitée de surcroît en interdisciplinaire ? Non, parce que ça serait oublier, ou négliger, ses bénéfices « collatéraux » …
« Les enfants adorent ce projet, et surtout les sorties. Aux moments où il est actif, les élèves deviennent hyper investis. » témoigne Mireille. « Sortir des habitudes donne du piquant à l’ordinaire de la classe. On a fait des câlins aux arbres pour leur dire bonjour. Ils ont bricolé. Ils ont attrapé et touché les grenouilles. L’année dernière on a vu une couleuvre. L’animateur l’a attrapée et les enfants ont pu la toucher. Cette année on a cherché des blaireaux. Sans ces sorties-là, tu ne vois pas ça ! Et comme, en plus, tout est fait avec un animateur, en groupe restreint, c’est encore mieux ! Le projet Découverte de la nature donne du sens et de l’envie aux enfants d’apprendre par d’autres biais et par l’usage d’autres sens. Et c’est là que des choses profondes se passent : on a des enfants mutiques qui se mettent à parler, des éteints qui s’éveillent, des turbulents qui arrivent à se concentrer… Et quand au retour d’une sortie vous demandez aux enfants ce qu’ils en ont pensé, et qu’ils vous disent « Cette sortie a été canon », vous savez que la magie a opéré. Le bilan ne pourra qu’être positif. »
Mieux, l’effet est visible à long terme, assure Mireille. « Avec le recul, je me rends compte que plus on fait ces sorties tôt, plus les enfants vont développer la curiosité et l’appétence pour les connaissances nouvelles. Toute leur scolarité peut se trouver profondément modifiée ! D’autant que ces projets donnent aussi aux enseignants la possibilité de voir les élèves dans un autre environnement, de développer d’autres rapports, d’autres relations. »
En voyant la jeune directrice parler et s’enthousiasmer, on comprend encore mieux pourquoi les projets Découverte de la nature aident les enfants à investir mieux leur scolarité, à découvrir le plaisir d’apprendre, à s’ouvrir aux découvertes nouvelles. Un tel plaisir, ne peut qu’être contagieux. Tant mieux !
Auteure de l'article et photographies d'Aleksandra Bogdanovic-Guillon (Agence de communication scientifique)