Cueillette des fleurs sauvages

Portrait de Gentiana

Les fleurs sauvages, respectons-les, ne les cueillons plus. Une belle photo vaut mieux qu’un bouquet fané !
GENTIANA_autocollant_ceuillette sur nature isère
En résumé
Face aux diverses menaces pesant sur la flore sauvage les législateurs ont pris des mesures pour protéger notre patrimoine végétal. Il existe différents statuts de protection de la flore sauvage réglementant ou interdisant la cueillette en Isère.
Pourquoi mettre en place cette pratique ?

La survie de certaines plantes peut être compromise par ces gestes qui nous semblent anodins tels que le piétinement ou la cueillette.

Certaines espèces végétales vivent dans des milieux naturels variés alors que d’autres sont adaptées à des conditions très spécifiques. Ainsi, une plante peut nous paraître abondante localement alors qu’ailleurs elle est rare.

De plus, la cueillette peut mener à la raréfaction et dans le pire des cas, à la disparition des espèces les plus menacées.

Et quel intérêt de faire un bouquet qui sera fané et jeté rapidement ?

Il est donc nécessaire de nous impliquer, chacun à notre niveau, dans la préservation des richesses naturelles de notre département en modifiant tout simplement nos comportements.

Des alternatives à la cueillette existent : photos, dessins, aquarelles, etc. Pensons-y ! C’est l’occasion de découvrir un don ou une passion jusqu'alors ignorés.

Les espèces bénéficiant d’une protection intégrale, qu’elle soit nationale, régionale ou départementale, sont totalement interdites de cueillette.

Pour des espèces plus communes mais qui subissent de fortes pressions de cueillette, une réglementation existe : ces espèces peuvent être cueillies dans une quantité limitée à ce que la main peut contenir.

Quelles étapes et quels moyens ?

La liste des espèces végétales protégées présentes en Isère comprend des espèces protégées à trois niveaux géographiques différents :

AU NIVEAU NATIONAL :

Protection intégrale : les espèces ne peuvent pas être détruites, coupées, mutilées, arrachées, cueillies, enlevées, colportées, et mises en vente

Protection partielle : dans la mesure où elles entrent dans la composition de préparations pharmaceutiques, l'utilisation de certaines espèces de l'Annexe II de l'arrêté du 20/01/1982 sont soumises à une autorisation ministérielle de prélèvement.

AU NIVEAU REGIONAL :

L'arrêté ministériel pris en 1990 vient compléter la liste des espèces bénéficiant d'une protection intégrale en France, par une liste d'espèces protégées en région Rhône-Alpes. Les interdictions sont les mêmes qu'au niveau national (destruction, coupe, mutilation, arrachage, cueillette, enlèvement, colportage, mise en vente).

AU NIVEAU DEPARTEMENTAL :

Touchant uniquement le département de l'Isère, un arrêté préfectoral vise à encadrer et réglementer les activités de cueillette et de ramassage des espèces végétales.

Les espèces interdites de cueillette : sont interdits en tout temps et sur tout le territoire du département, la cueillette, la récolte, le ramassage et la cession à titre gratuit ou onéreux de tout ou partie des végétaux et spécimens sauvages (art.2).

Les espèces réglementées cueillette : la cueillette d'une quantité de fleurs ou de plants supérieure à ce que la main d'une personne adulte peut contenir est interdit. Pour les Jonquilles et Narcisses cette quantité est limitée à 15 brins par personne. Pour les Génépis (hormis Artemisia eriantha qui est protégé au niveau régional) et la Vulnéraire cette quantité est de 100 brins. Il demeure que la récolte, et le ramassage des parties souterraines sont interdits (sauf pour la Gentiane jaune) en tout temps et sur tout le territoire du département. De même la cession à titre gratuit ou onéreux est interdite.

Points de vigilance :

Rappelons que la cueillette de toutes les espèces est formellement interdite sur le territoire des Parcs nationaux, des Réserves naturelles et de certains espaces protégés.

Ailleurs, la cueillette ne peut être réalisée que sous réserve de l'autorisation du ou des propriétaires du sol. Les végétaux ne devront pas être piétinés et aucun dommage ne devra être causé à la souche et aux racines.

Pour les espèces non protégées ou non réglementées, la raison doit guider nos gestes dans le sens d'une grande modération. Loin de vouloir interdire toute cueillette, nous rappelons quand même quelques règles de bonne conduite :

  • ne pas arracher bulbes ou racines
  • limiter sa cueillette à ce que la main peut contenir
  • ne cueillir que dans une grande population aux nombreux individus
  • en cas de doute sur le statut de protection, ne pas cueillir !