Ce dimanche 18 août sur l’alpage de Pravouta a eu lieu une balade pas comme les autres.
Nous sommes à l’entrée de l’ENS du col du coq, sur les contreforts de Pravouta. Sylvenn Conan, conteuse, va nous distiller au fil de la balade une histoire de chance, de malchance, de rencontres, de secrets, du temps qui passe, de la vie foisonnante et discrète qui nous entoure... Une histoire intimement adossée aux paysages que nous traversons.
Sous le charme du son doux et rond d’un petit carillon, nous embarquons sur les traces d’un jeune homme qui va chercher sa chance au sommet de la montagne de Pravouta, sur les conseils des moines chartreux croisés un peu plus bas. Nous plaçons « nos pas dans ses pas », et c’est parti !
Dans la forêt de hêtres, sapins et épicéas, nous découvrons à travers les aventures d’un autre petit garçon qui voulait toujours « savoir ce qu’il y a de l’autre côté », pourquoi les conifères gardent leurs aiguilles en hiver. Le « petit peuple » de l’autre côté des montagnes, vallées et marécages, n’y est sans doute pas pour rien…
Un peu plus loin sur le chemin, nous rencontrons des êtres qui s’interrogent : un loup déprimé d’avoir perdu l’appétit, un arbrisseau qui désespère de ne pas devenir aussi grand que ses voisins, un écureuil roux bien mal en point sur le chemin. Nous continuons notre route en fredonnant, en compagnie de notre jeune homme qui se charge de toutes ces questions, bien décidé à gravir le sommet pour en recevoir toutes les réponses et retrouver sa chance perdue.
Après un repas tiré du sac, nous plongeons dans une douce torpeur estivale, bercés par la voix de Sylvenn qui nous lit des poèmes en musique, accompagnée de sa guitare et de la brise qui souffle doucement dans les herbes déjà roussies de la fin d’été sur l’alpage de Pravouta.
Au Habert, nous découvrons avec notre jeune homme le quotidien des alpagistes d’autrefois, cela sent la crème, le bois brûlé, le lait qui mijote dans des chaudrons de cuivre, le café bouillant, et on entend les éclats de voix des « montagnards », les beuglements des vaches, grognements des cochons et gloussements des poules. Le carillon nous ramène à notre fil, et c’est une belle jeune fille bien triste qui confie ses tourments à notre jeune homme, qui promet - en rougissant - de revenir avec des réponses après son périple au sommet.
Après une ultime rencontre avec un petit tailleur de pierre et ses rêves de toute-puissance, nous parvenons enfin au sommet. La vue est splendide sur la dent de Crolles, les alpages de Pravouta et des Ayes, les sommets de chartreuse, et là-bas la vallée du Grésivaudan, au pied de la majestueuse chaîne de la « Bella Donna »…
Notre jeune homme trouve ici des réponses à ces questions. Mais va-t-il enfin saisir sa chance ou la laisser filer à jamais ? Je ne vous livre pas le secret, il est bien meilleur reçu de vive voix !
La redescente signe le retour progressif à la civilisation. Après quelques framboises picorées sur le chemin (quelques-unes seulement, nous sommes bien dans un ENS), la magie d’un dernier conte à l’orée de la forêt, et c’est le retour au parking pour conclure cette journée riche en émotions.
RDV l’année prochaine pour d’autres balades contées à Pravouta, ou le 22 septembre prochain de 14h30 à 16h à l'Espace Naturel Sensible de la tourbière du Peuil pour « la forêt retrouvée », spectacle conté de Sylvenn Conan.