Retour sur la conférence sur la gélinotte des bois du 2 octobre 2019

Retour sur la conférence sur la gélinotte des bois du 2 octobre 2019

Portrait de Conférenciers Muséum

Suite à la conférence du mercredi deux octobre au Muséum d’histoire naturelle de Grenoble sur la gélinotte, voilà un petit récapitulatif pour ceux qui n’ont pu se libérer. Article réalisé par le conférencier Jean Guillet (photographe-naturaliste).

La gelinotte des bois fait partie de la famille des tétras. Nous avons encore aujourd’hui quatre tétras en France qui sont : Le Grand tétras (Tetrao urogalus), le Tétras lyre (Tetrao tetrix), le Lagopède alpin (Lagopus muta) et la Gélinotte des bois (Bonasa bonasia)

Le poids moyen de cette adorable poulette est de 420 grammes. Il n’y a pas de dimorphisme sexuel chez cette espèce (différence de poids). Concernant son plumage, le mâle affiche une gorge noire, la femelle une gorge crème.

Ci-dessous, photo d'un mâle (gorge noire) en plein chant, de Jean Guillet.

Dans notre pays la gélinotte des bois occupe principalement les massifs montagneux. En marge de ces massifs, elle subsiste dans les Ardennes et quelques secteurs du plateau Lorrain et de haute Saône où elle s’éteint, en cause vraisemblablement, la politique forestière privilégiant la monoculture, le réchauffement climatique et le dérangement.

Cet oiseau est un emblème de la biodiversité et son régime alimentaire est des plus varié. Elle est une grande gourmande et je me plais à dire qu’elle aime : « Un peu de tout, beaucoup de rien, mais du bon ! »  

Une thèse de doctorat a été réalisée dans les Alpes de Hautes-Provence par Marc Montadert mettant en évidence une belle population (environ 8 couples aux 100 hectares) sur le secteur d’Auzet, petite commune du massif des Monges. Cette bonne santé exceptionnelle tient vraisemblablement au fait qu’elle a trouvé dans cette région des forêts (de déprise agricole) d’une cinquantaine d’années très favorables à cette espèce. Un tel phénomène d’expansion n’a jamais été observé en Europe. Hélas partout ailleurs en France la tendance est dans le meilleur des cas, à se maintenir, ou décliner.

Tous les tétras dorment sous la neige pour se protéger du froid.

Comment se comporter lorsqu’on est sur des secteurs à gélinotte ? C’est surtout en hiver qu’il faut respecter la quiétude de ces oiseaux, en restant sur les sentiers balisés, à pieds, en raquettes ou en ski.

 

BIBLIOGRAPHIE.

Si vous souhaitez en connaître plus sur ce merveilleux oiseau, il existe plusieurs publications :

  • Je vous conseille pour démarrer de lire de Paul Géroudet dans la collection Delachaux et Niestlé  « Grands échassiers gallinacés et râles d’Europe » (excellent ouvrage).
  • Le livre du Docteur Couturier : « Le gibier des montagnes françaises ». Le travail de recherche pour cette époque (1964 edd ARTAUD) est énorme.
  • La thèse de doctorat de monsieur Regis Desbrosse, faite en 1997 avec peu de moyen, pas de radio traking, pas de GPS, pas d’ADN ! Un vrai travail de bénédictin …Très intéressant. « Habitats et fluctuations des populations de gelinotte des bois dans l’est de la France ». Faculté des sciences de l’université de Dijon.
  • L’incontournable travail de Marc Montadert, responsable de l’OGM (Observatoire des galliformes de montagne). Sa thèse de doctorat s’intitule : « Fonctionnement démographique et sélection de l’habitat d’une population en phase d’expansion géographique »; Université de Franche Comté.
  • Enfin le livre de « La quête de la gélinotte des bois » de Jean Guillet. Histoire d’un passionné qui a couru les bois durant vingt et un ans pour photographier cet insaisissable tétras. En vente chez Jean Guillet, Hameau de Saint Alban, 05380 Châteauroux les Alpes 05380, (39 € ).

Photo d'une femelle perchée dans les arbres, de Jean Guillet.