Mercredi 12 avril s’est tenue une conférence à l’auditorium de Muséum de Grenoble organisée par Les Amis du Muséum qui a permis au public de faire un bond dans le temps ! En effet, Jean-Sébastien Steyer, paléontologue au CNRS et au Muséum d’Histoire Naturelle de Paris, est venu nous faire découvrir le monde d’avant les dinosaures, un monde peu connu du grand public.
C’est il y a environ 370 millions d’années que les tétrapodes, ces animaux ayant évolués à partir des poissons, commencent à développer des pattes et quitteront progressivement le milieu aquatique pour coloniser la terre. Cela sonne l’arrivée des premiers amphibiens, puis des premiers reptiles. L’évolution et la diversification des espèces tétrapodes est rapide après la sortie des océans et donne lieu à des animaux étonnants. Parmi eux, Acanthostega, qui comme la plupart des premiers tétrapodes, était polydactyle (muni de plus de 5 doigts) et dont le crâne rappelle celui d’un crocodile. Plus tard, à l’époque du Permien, des reptiles géants peuplèrent la Terre, notamment Bunostegos, un grand herbivore au crâne bossu, et Gorgonops, un carnivore à dents de sabre. Durant cette période, tous les continents sont réunis en un seul : la Pangée.
Le conférencier cite également la plus grande extinction de masse que la Terre ait connu : la crise du Permien-Trias (-250 millions d’années), qui aura rayé de la carte 90% des espèces de l’époque. Si une intense activité volcanique semble être la raison de ce cataclysme, l’hypothèse d’une catastrophe multiple avec la chute d’une météorite fait débat chez les scientifiques.
Cette conférence fut également l’occasion de découvrir le métier de paléontologue, à travers des récits sur des expéditions pour faire des fouilles sur le terrain (on apprend ainsi qu’il est plus facile de trouver des fossiles dans le désert), mais aussi sur la nécessité de reconstruire l’histoire de la tectonique des plaques, car l’évolution des espèces est intimement liée à l’évolution de la planète. Jean-Sébastien Steyer nous fait aussi découvrir l’univers de la paléontologie après la découverte d’un fossile.
Tout d’abord on transmet la découverte au préparateur en paléontologie : ça mission consiste à dégager minutieusement la couche de roche autour des fossiles. C’est un travail de longue à haleine, puisqu’il faut compter environ 8 mois de travail à temps plein pour dégager totalement le fossile ! Voire plus suivant la taille de l’espèce.
Ensuite il y a tout le travail scientifique pour étudier le fossile. Aujourd’hui les paléontologues disposent d’un matériel de haute technologie. Ils peuvent par exemple réaliser des radios en 3D pour obtenir des données sur l’intérieur des os.
L’étape suivante est la reconstitution du portrait-robot de l’animal via un logiciel perfectionné qu’utilisent les paléoartistes (dont le rôle est donc de faire des reconstitutions paléontologiques).
Enfin, les données géologiques permettent de reconstituer le paléoenvironnement et d’imaginer la vie sur Terre il y a des centaines de millions d’années.
Une conférence intéressante donc, qui a retracé l’histoire des premiers tétrapodes, l’évolution des espèces, et qui nous a fait découvrir le métier de paléontologue.