Mimosa, acacia et faux acacia

Portrait de Amis du Muséum

[LA BIODIVERSITE ET LES PLANTES]

Au Muséum de Grenoble , le mimosa des fleuriste (Acacia dealbata) du jardin des plantes va bientôt fleurir...ne ratez pas ses magnifiques petites boules jaunes.
Mimosa, acacia et faux acacia !

 ACACIA et MIMOSA, ces noms s’appliquent à trois sortes de plantes appartenant toutes à la grande famille des Légumineuses = Fabacées de 700 genres et 17 800 espèces.

« mimosa des fleuristes » = Acacia des botanistes de la famille des Mimosacées ;

« sensitive » = Mimosa des botanistes, Mimosacée ;

« acacia des campagnes tempérées de l’hémisphère  nord » = Robinia des botanistes de la famille des Papilionacées = Fabacées.

La plupart originaires d’Australie et Tasmanie, d’autres d’Amérique et d’Afrique du Sud, de nombreuses espèces de Mimosas (Acacia) ont été introduites comme plantes ornementales ou parfois testées pour des reboisements. Certaines se sont échappées de culture. Voici les plus communes :

Mimosa de Nice ou mimosa d’hiver (Acacia dealbata) - Arbre, souvent en touffes de taillis formant des fourrés denses, à feuilles avec de nombreux folioles finement découpées vert bleuté, fleurs en glomérules sphériques jaune vif très odorantes, épis allongés, très répandu dans toute la région méditerranéenne et apprécié pour son abondante floraison hivernale.

Mimosa des quatre saisons ou mimosa d’été (Acacia retinodes) - Arbuste à feuilles longues à une seule nervure - la feuille est en fait réduite à un pétiole aplati (phyllode) - fleurs jaune soufre se développant à une ou plusieurs périodes de l’année.

Mimosa à bois noir (Acacia melanoxylon) développe des feuilles mixtes. Bipennée dans les semis et les taillis, la feuille se transforme en phyllode chez l’adulte de 7 à 10 cm de long, de 3 à 7 nervures. Les fleurs blanches sont un peu jaunâtres, inodores, en capitules assez gros (10 mm). Son bois foncé est utilisé en ébénisterie. Son nom lui a été attribué en 1813 par le botaniste écossais Robert Brown.

La sensitive (Mimosa pudica). On observe un phénomène particulièrement spectaculaire chez cette plante, herbe épineuse des bords de route, originaire d’Amérique tropicale. La feuille, composée, porte à chacune de ses articulations un coussinet moteur ; au moindre contact, elle répond en reployant ses folioles et en rabattant vers le bas l’ensemble de la feuille ; le mouvement s’effectue en 4 à 5 secondes. Après un temps de récupération de l’ordre de 15 mn, la feuille est à nouveau excitable ; mais elle manifeste une fatigue par l’allongement des temps de réponse et de récupération ; sollicitée plusieurs fois de suite, elle reste pliée plusieurs heures avant d’avoir récupéré ses facultés. Il s’agit de la séismonastie (de Seismos = séisme, tremblement de terre) : l’organe répond par un mouvement à une secousse, à une agitation, à un choc mécanique, électrique ou thermique, à une excitation chimique.

Robinia pseudoacacia est appelé improprement Robinier faux-acacia, fleurs à corolle blanche ou rose. Il appartient à la sous-famille des Fabacées.

Encore appelé à tort‌ Acacia, la classification ayant été rectifiée par Linné, le Robinier pseudoacacia, arbre envahissant et très épineux est maintenant remplacé dans la vie publique (les rues et les parcs) par son cousin inerme donc moins dangereux, le Sophora Japonica.

L’histoire du robinier de Robin : Jean Robin, arboriste sous Henri IV, reçut d’Amérique du Nord quelques graines de robinier qu’il sema dans son jardin de l’île de la Cité vers 1600. Son fils, Vespasien, transplanta le robinier de son père à son emplacement actuel vers 1630. Il s’agit d’un des deux premiers robiniers introduits en Europe. Sa partie aérienne a disparu depuis longtemps, mais ses racines ont émis les rejets qui forment le bosquet actuel. C’est pourtant le même individu. Le second robinier planté par Robin est visible au square Viviani, à Paris. Un peu plus âgé que celui du Jardin des Plantes, il est considéré comme le doyen des arbres de la capitale.

Bibliographie : la botanique redécouverte d’Aline Raynal-Roques.1994

Muséum d’histoire Naturelle de Paris : arbres remarquables et historiques