Alyte accoucheur - Alytes obstetricans

Portrait de LPO Isère

Lors de l'accouplement, le mâle de l'alyte accoucheur récupère la ponte et l'entortille entre ses pattes arrière. Il s'en occupera jusqu'à l'éclosion des têtards, la protégera de l'humidité et de la chaleur. Cette attention vis-à-vis de la ponte est unique chez un amphibien et lui a valu le nom d'« accoucheur ».
Alyte accoucheur mâle © Séverine Bosc
Comment identifier cette espèce ?

L'alyte accoucheur est un petit crapaud trapu aux membres postérieurs assez courts et à la peau

verruqueuse de couleur grise finement tachetée de noir et de brun. Son œil, à l'iris doré et la pupille verticale comme celle d'un chat, est caractéristique.

Son chant est aussi diagnostique. Il s'agit d'un sifflement flûté, monosyllabique. Il ressemble fortement au chant du hibou petit-duc !

Répartition de l’espèce en Isère

En Isère, l'alyte accoucheur présente une répartition très disséminée. Il ne pénètre pratiquement pas les Alpes internes. Ce crapaud est très rare dans les grandes plaines alluviales mais il peu être fréquent en milieu périurbain, sur les coteaux et à l'étage collinéen calcaire.

Écologie locale

La biologie de cette espèce est particulière. Le mâle porte les cordons d'œufs autour de ses pattes postérieures durant l'incubation. Il se dirigera vers un point d'eau, souvent temporaire, quand les têtards vont éclore. Ainsi, la femelle alyte accoucheur ne retourne jamais à l'eau après la métamorphose.

L'habitat terrestre de l'alyte accoucheur est varié, d'autant qu'il est capable de s'éloigner de tout point d'eau. On le rencontre aussi bien dans des milieux agricoles, les milieux bocagers, les plateaux ou, comme milieux de substitution, dans les carrières. Le point commun est la présence d'affleurements rocheux ou de tas de pierres et la présence (parfois lointaine) de points d'eau pour les têtards.

Phénologie – variations liées aux saisons

Les observations se concentrent essentiellement de mars à juillet mais il existe cependant des données toute l'année. Elles concernent des adultes mais aussi des têtards. En effet, les pontes tardives en saison (parfois jusqu'en septembre) donnent des têtards qui passent l'hiver dans l'eau.

Actions favorables à l’espèce

Le meilleur moyen de le favoriser est de protéger les colonies d'alytes accoucheurs chaque fois que cela est possible.

Créer des petites mares biens ensoleillées et situées à proximité d'un habitat terrestre favorable (mur de pierres sèches, pierriers, talus…) est une des actions à mettre en œuvre (l'emploi du crépi sur les murs de pierres supprime toutes les cavités et anfractuosités qu'il utilise le jour pour se mettre à l'abri).

Commentaire de l'auteur

Malgré les connaissances relativement approfondies sur cette espèce, cette fiche est perfectible, n'hésitez pas à en proposer vous-même des compléments ! Vous pouvez tout à fait reprendre des informations de cette fiche-ci. Merci.