Les adultes sont de grandes libellules noires et jaunes. Leur vol est caractéristique : les mâles patrouillent le long des petits ruisseaux, dans des aller et retour incessants. Les femelles déposent leurs œufs dans l’eau en effectuant un vol acrobatique, l’abdomen à la vertical. Ils peuvent être confondus avec le Cordulégastre annelé qui est plus jaune et qui est nettement plus fréquent dans la région.
Le Cordulégastre bidenté́ est présent dans tous les massifs montagneux de France, il y est plutôt rare car très localisé. L’Isère ne fait pas exception : l’espèce n’est présente que dans des zones de moyenne montagne, entre 500 et 1 000 mètres d’altitude pour la grande majorité́. On connait quelques populations de basse altitude, à émergence précoce, dans le Bas Dauphiné.
Le Cordulégastre bidenté se reproduit dans des eaux froides de bonnes qualités : sources, petits ruisseaux et rivières d’eau vive. Il peut se contenter d’un filet d’eau intermittent surgissant d’un talus ou d’une paroi rocheuse. Souvent ces ruisseaux sont ombragés, maintenant ainsi une température d’eau fraiche l’été. Il ne supporte pas la présence de poissons. Elle se tient donc près des sources, dans les vasques, en amont des cascades et des chutes d’eau.
Les émergences ont lieu en juin et les pontes en juillet. Les larves se développent lentement pendant plusieurs années, 4 à 5 ans probablement, avant d’atteindre le stade adulte. Les adultes sont observables jusqu’en août.
Le Cordulégastre bidenté est une des libellules les plus sensibles à la pollution des eaux. Les sources et petits cours d’eau froids où cette libellule vit doivent être préservés d’éventuels rejets de polluants. Ce sont les captages d’eau, notamment dans les tufières des massifs calcaire, qui peuvent détruire durablement son habitat naturel, lorsqu’ils sont réalisés sans laisser un débit réserve suffisant.
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