Leucorrhine signifie nez blanc : le devant de sa tête, son nez, est blanc cassé. L’abdomen de cette espèce est orné de taches colorées oranges ou jaunes au centre du dos dont le reste est sombre.
C’est une espèce d’altitude qui se trouve en Isère dans les massifs du Taillefer, de l’Oisans et de Belledonne. Elle manque dans le Vercors et en Chartreuse alors que sur les départements savoyards plus au nord, elle fréquente les Préalpes (Bauges, Bornes, Aravis) et que dans l’Ain elle se trouve dans la chaîne du Jura en particulier sur le plateau du Retord.
C’est une espèce montagnarde dans le sud de son aire, présente dans les Pyrénées, le Massif Central, le Jura et les Alpes ainsi qu’à altitude plus basse en Angleterre ou en Ecosse. Elle occupe aussi l’Europe moyenne et septentrionale. Elle est observée jusqu’au coeur de l’Asie.
Dans la région elle est présente sur les tourbières de montagne et atteint volontiers les 2200 m d’altitude.
Elle est parfois observée sur quelques lacs de montagne, pourvu qu’ils soient bordés de Sphaignes ou de Linaigrettes.
La Leucorrhine douteuse peut voler de mai à septembre, mais on ne l’observe le plus souvent qu’au coeur de l’été en juillet et en août.
La conservation des milieux tourbeux de montagne est nécessaire pour le maintien de cette libellule qui bien que fréquente dans certains secteurs d’altitude et en particulier sur les complexes de zones humides comme dans le Taillefer ou le sud du massif de Belledonne, est globalement rare à l’échelle de la France. Elle sera pour cela inscrite au nouveau Plan National d’Action en faveur des Odonates (PNAO) dont l’activité commencera en 2020.