Petit Gravelot - Charadrius dubius

Portrait de LPO Isère

Le petit gravelot est un limicole que l’on rencontre principalement dans les zones minérales (gravières, rivages, carrières, friches rases) à proximité de cours d’eau, de vasières ou de zones humides pas ou peu végétalisées.
Petit Gravelot. © Sylvain Chapuis
Comment identifier cette espèce ?

Le petit gravelot est un petit limicole d’une quinzaine de centimètres de haut au plumage blanc dessous et brun clair sur le dos, un collier noir plus large au niveau de la poitrine, la tête présente un masque noir bordé de blanc, le tour de l’œil est jaune, son bec est noir et ses pattes rosâtres. Sa coloration le camoufle parfaitement dans son environnement caillouteux.

Très souvent posés au sol, il se manifeste par de cris « piwou-piwou-piwou » aigus et légèrement râpeux. En cas de danger, il signale sa présence par des « piiip » stridents.

Répartition de l’espèce en Isère

En Isère, si la grande majorité des nidifications observées concernent des milieux artificiels comme les gravières ou les grands bassins de rétentions minéralisés, quelques couples occupent encore les rives et îles de grands cours d’eau comme le Rhône, l’Isère ou le Drac.

Écologie locale

Le petit gravelot affectionne les terrains minéraux composés de sols nus plus ou moins sableux, parfois couverts de galets avec plus ou moins de végétation herbacée basse, et le plus souvent à proximité de milieux humides (cours d’eau, plans d’eau ou mares). Son milieu de reproduction originel se situe dans le lit majeur des grands cours d’eau où la dynamique fluviale périodique permettait la création naturelle de ce type d’habitats. Actuellement, on le retrouve beaucoup dans des milieux de substitution artificiels comme les carrières, les friches industrielles ou les terrains vagues.

Phénologie – variations liées aux saisons

En Isère, le petit gravelot est principalement observé entre avril et octobre, avec un pic en avril-mai durant la migration printanière.

La reproduction du petit gravelot débute en mai avec des parades nuptiales composées de vols papillonnants, voltiges accompagnées de chants et cris. Très sommaire, le nid est installé dans une petite dépression de faible profondeur creusée le plus souvent sur un sol nu ou à végétation rase, mais toujours à proximité d’un point d’eau. La femelle pond entre 3 et 4 œufs que les deux parents couvent durant 25 jours en moyenne. Il peut y avoir 2 à 3 nichées par couples, notamment en cas de nichée de remplacement du à une destruction du nid.

Le petit gravelot se nourrit principalement d’insectes de toutes tailles, mais aussi de mollusques et crustacés pêchés dans la vase, le sable et les zones humides de faible profondeur.

Actions favorables à l’espèce

Le petit gravelot est très présent dans les carrières et les friches industrielles. L’occupation de ces milieux artificiels en exploitation constante expose l’espèce à des dérangements réguliers, voire la destruction directe des nichées.

Cette espèce est dite « pionnière » dans le sens où elle peut rapidement occuper des sites qui lui sont favorables comme, par exemple, lors de la création (ou l’extension) de carrières ou de bassins de décantation ou d’infiltration sur un territoire accueillant déjà l’espèce. Sa conservation passe donc par sa prise en compte dans la gestion des sites l’accueillant (carrières notamment) avec mise en défens des secteurs de nidification entre avril et août.

La préservation et l’entretien des milieux potentiellement attractifs pour l’espèce (friches, terrain vagues, bassin de décantation et d’infiltration) reste également une action prioritaire en y maintenant une végétation rase.

Commentaire de l'auteur

Malgré les connaissances relativement approfondies sur cette espèce, cette fiche est perfectible, n’hésitez pas à en proposer vous-même des compléments ! Vous pouvez tout à fait reprendre des informations de cette fiche-ci. Merci.