Le triton crêté est caractérisé par une teinte sombre plus ou moins marquée de taches noires, une peau rugueuse qui présente sur les flancs des petits grains blancs. Le ventre est jaune à orangé avec des taches noires. Le mâle porte une crête dorsale haute fortement découpée en période de reproduction ainsi qu'une queue fortement comprimée latéralement et présentant des reflets nacrés dans sa partie centrale. Les femelles sont plus grandes, n'arborent pas de crête et présentent des teintes plus ternes. En phase terrestre, les différences entre les deux sexes s'estompent. La teinte évolue presque uniformément vers un noir intense sur le dos et la peau devient très granuleuse.
Espèce de plaine (rarement retrouvé au-dessus de 800 mètres d'altitudes), le triton crêté est quasi absent de toute la moitié sud de l'Isère. Il est également absent de la plaine de Bièvre et du Pays viennois. On retrouve alors la majorité des populations sur le Chambaran, dans le bas Dauphiné, les Terres froides et le plateau de Crémieu. Quelques populations relictuelles subsistent en Grésivaudan.
C'est le triton qui présente les exigences écologiques les plus fortes. Le paysage de prédilection de cette espèce est constitué par des espaces prairiaux parcourus par du bocage et présentant des boisements situés à proximité du réseau de mares où il se reproduit. L'espèce privilégie généralement les vastes points d'eau, relativement profonds, pourvus d'une abondante végétation et bien ensoleillés. Le triton crêté ne s'éloigne jamais très loin de l'eau en phase terrestre. Cet amphibien vit souvent en communauté avec les autres tritons qui, étant moins exigeants, trouvent dans les mares à triton crêté toutes les conditions propres à leur cycle biologique.
La période de reproduction débute généralement plus tardivement que pour les autres espèces de triton iséroises. Mars et avril constituent les deux mois où l'on a le maximum de chances d'observer cette espèce. Si le triton crêté semble être moins précoce que les autres, il reste à l'eau plus longtemps dans les mares où sont présents les trois autres tritons. L'hivernage débute en octobre et s'achève en mars. La femelle dépose entre 200 et 400 œufs dissimulés individuellement dans la végétation aquatique. Le développement larvaire dure en moyenne 3 mois.
Il est possible de favoriser le triton crêté en créant des mares, des plans d'eau exempts de poissons, situés à proximité de forêts en systèmes prairiaux et proches de populations existantes (environ 500 m). Ces nouveaux sites ont de bonnes chances d'être colonisés et serviront de mares relais pour faire le lien avec d'autres. La protection passe aussi par des actions en faveur du bocage et de la conservation des haies, avec les collectivités et les agriculteurs.
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Une partie des éléments de cette fiche provient de l'atlas des amphibiens et reptiles de Rhône-Alpes réalisé par le Groupe herpétologique Rhône-Alpes et la LPO Rhône-Alpes.
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