Animaux exotiques envahissants

Animaux exotiques envahissants

Portrait de Thibault_LCRQ

Lors de mon arrivée à Grenoble, j’ai découvert que le Muséum propose régulièrement des conférences à l’auditorium. Au cours de mon séjour de 3 mois j’ai suivi un certain nombre de ces conférences aux thèmes divers et variés, mais toujours en lien avec la nature ! Dans cette mini-série, je reviendrai sur trois des conférences auxquelles j’ai assisté.

Je vais vous parler aujourd’hui de la première conférence que j’ai suivie : Les Espèces Exotiques Envahissantes. Ayant eu lieu le 10 Avril 2019, cette conférence s’axait sur la faune et complétait la conférence de la semaine précédente sur les espèces exotiques envahissantes végétales. La conférence était animée par Jessica Thévenot, de l’UMS PatriNat – MNHN (Muséum National d’Histoire Naturelle). En tant que responsable « Espèces Exotiques Envahissantes », cette problématique est au cœur de son métier.

 

Tout le monde a déjà entendu parler d’espèces envahissantes, mais on entend aussi régulièrement parler d’espèces exotiques et d’espèces invasives. Ces trois dénominations semblables définissent en réalité trois statuts proches, mais différents.

Jessica a ainsi défini chacun de ces termes pour clarifier son propos.

  • Espèce envahissante : Espèce potentiellement perturbante qui étend son aire de répartition en un lieu donné.
  • Espèce exotique : Espèce présente en dehors de son aire de répartition habituelle ayant été introduite par l’homme de manière volontaire ou accidentelle.
  • Espèce invasive : Espèce exotique dont la prolifération produit une nuisance pour son écosystème.

 

Ainsi le terme d’Espèce Exotique Envahissante (ou EEE) a été défini en se basant sur les trois définitions précédentes. Les EEE correspondent à des espèces exotiques introduites volontairement ou accidentellement par l’homme se propageant rapidement et menaçant la biodiversité locale. Bien que les définitions soient légérement différentes selon les institutions (Stratégie européenne, Union Internationale pour la Conservation de la Nature, législation française, ... ) les caractéristiques des EEE sur lesquelles s'entendent la plupart des acteurs sont :

- Exotique.

- Introduite.

- Naturalisée ; ce qui signifie qu'elle peut se reproduire et donner une descendance viable.

- Proliférante ; les populations de cette espèce augmentent en taille.

- En expansion ; l'aire de répartition de cette espèce augmente.

 

Mais trêve de théorie, passons à la pratique !

En seconde partie de conférence, Jessica Thévenot nous a présenté diverses actions. Certaines sont réalisées par les professionnels pour lutter contre ces EEE. D'autres en revanche, sont accessibles pour toute personne soucieuse de cette problématique.

L’INPN (Inventaire National du Patrimoine Naturel) a développé un outil permettant d’identifier les espèces présentes sur une zone donnée. Ainsi en se concentrant sur le département de l’Isère et sur les EEE, il est possible d’établir la liste de présence de ces espèces.

Au regard de cette liste on peut constater que l’Isère abrite un peu plus de 50 espèces exotiques envahissantes. Il est important de noter qu’elles n’ont pas toutes le même impact sur leur environnement.

Parmi toutes ces espèces certaines sont bien connues comme la pyrale du buis, le ragondin ou la tortue de Floride.

Le frelon asiatique est également présent en Isère. Vous trouverez dans les liens ci-dessous un site internet de l’INPN permettant son identification et son signalement pour participer à l'endiguement de sa prolifération.

Si la thématique vous intéresse et que vous possédez un smartphone, sachez que l’INPN a également développé une application mobile permettant d’inventorier la biodiversité alentour : INPN Espèces.

Cette application entre dans le cadre des sciences participatives qui sont essentielles pour faire avancer les connaissances sur les EEE et ainsi pouvoir lutter plus efficacement contre les plus virulentes.

« Les sciences participatives sont des outils très puissants pour permettre la surveillance des espèces exotiques envahissantes. Elles sont extrêmement utiles étant donnée la quantité importante d’information et de données qu’elles permettent de recueillir. Grâce à elles, les scientifiques ont accès à des jeux de données très complets et pertinents » explique Jessica, convaincue de l’utilité d’une telle pratique.

 

Comme vous avez pu le remarquer, cette conférence était très technique en raison notamment de la définition des termes employés. Bien que complexe, Jessica Thévenot a réussi à rendre ce sujet clair ainsi qu'a présenter certaines actions accessibles à toutes personnes s’intéressant à la question des invasions biologiques.

 

Vous trouverez ci-dessous des liens pour avoir des compléments d’informations sur les EEE.

 

Lire mon deuxième article sur la conférence sur le Martinet noir à Grenoble

Lire mon troisième et dernier article sur la conférence "2019, zéro phyto dans nos jardins !"