A l’école maternelle La Monta, on cultive particulièrement l’enseignement de la nature ! Que font ils ? Pourquoi ? Avec quels résultats ? Mirelle Motte, sa directrice depuis 2010, nous dit plus…
(Partie 1)
Avec ses quatre classes et sa centaine de bambins vifs, l’école maternelle de La Monta, à Saint Egrève, dans les environs de Grenoble, a tout d’une petite école type. Ajoutez ses enseignants appliqués, ses ATSEM concentrées, ses parents affairés et vous pourrez vous croire devant un grand classique. Mais c’est avant que vous ne jetiez un œil à sa cour ! Débordante de jeux ? Pas tant que ça.
Luxurieuse ? Oh non !
Belle ? Oui, mais sans plus.
Ne cherchez plus, je vous aide ! Vous y trouverez un hôtel à insectes. Quelques petits carrés potagers où poussent tomates, courgettes et d’autres fraisiers. Et même le coin des aromatiques.
Mirelle Motte, la directrice de « la mat » La Monta depuis 2010, nous parle de ce choix.
A la rencontre des espaces naturels sensibles
Si Mireille ne connaît pas les origines de cette aventure, débutée par l’école « dans la nuit des temps » – néanmoins vers 2000 ans après J.C. – elle maîtrise en détail le projet que vivent maintenant ses élèves.
Alors, que fait aujourd’hui « la mat » pour que ses élèves découvrent la nature et apprennent à mieux la connaître ? En 2017-18, par exemple, l’école a bénéficié du dispositif ENS (espaces naturels sensibles), subventionné par le Département de l’Isère. L’idée : découvrir autant l’environnement immédiat, que d’autres, plus éloignés, tout en faisant participer les enfants. A La Monta, les 96 élèves ont ainsi pris part à une activité à l’école et profité de deux sorties découverte.
Découvrir, apprendre, démystifier…
Qu’en reste-t-il ? Pour commencer, la cour abrite désormais un hôtel à insectes et plusieurs nichoirs, fabriqués avec la participation des enfants. Encadrés par l’association Jeunes et Nature et l’équipe pédagogique ils ont ramassé le matériel nécessaire, l’ont scié (sans bobos, paraît-il), assemblé, installé...
Si le « permis de bricoler » a déjà ravi les enfants, ce qui les marque traditionnellement le plus, sont les sorties découverte. « Je connais des enfants qui sont en CM1, CM2, et qui me reparlent encore des sorties que nous avions fait lorsqu’ils avaient 3, 4, 5 ans ! » souri Mireille.
Cette année, la Mat a découvert sur une demi-journée la Roselière du muscardin, un jardin sauvage connu des Saint-Egrévois amateurs de la nature (et des ragondins). Inscrit à l'inventaire des Espaces Naturels Sensibles de l'Isère, entre étang et marécage, il accueille les oiseaux migrateurs et abrite des canards sauvages, des poules d'eau, des carpes, des tanches... Puis les enfants ont poussé leurs découvertes plus loin, partant une journée en forêt, à Saint Blaise du Buis
.
Qu’est-ce qui motive les enseignants de la mat à entretenir ce projet, alors qu’il est aussi un surcroît de travail ? « Nous voulons ouvrir les enfants au milieu naturel. » lance Mireille, puis explique comment ce projet porteur répond à l’objectif pédagogique Découvrir le monde. « On associe le travail sur la faune et la flore autour de l’école, dans les environs et puis dans un lieu vraiment différent, comme la forêt. Cette diversité motive les enfants. Le tout est exploité de manière interdisciplinaire et la découverte de la nature devient un support concret à d’autres apprentissages : langage, motricité etc. ».
Si les enseignants tiennent autant à leur projet nature, c’est aussi parce qu’il assure toujours quelques grandes premières. « Tous les ans, quelques enfants découvrent la forêt… alors même que St Egrève est sur les contreforts de la Chartreuse. Le premier sentier de randonnée en forêt est à 5 minutes à pieds de l’école ! D’autres apprennent que cette « vache » est en réalité un cheval. » raconte-t-elle avec le sourire.
Auteure de l'article et photographies d'Aleksandra Bogdanovic-Guillon (Agence de communication scientifique)