Les morilles, de leur nom latin Morchella, sont des champignons printaniers appartenant au grand groupe des Ascomycètes, comme les pézizes, les helvelles, les gyromitres et les truffes.
Les morilles poussent souvent là où l’on ne s’attend pas à trouver des champignons, c’est-à-dire dans des friches, des sites d’incendies, des décombres, des restes de feux de camps, etc. Certaines affectionnent la proximité de vieux arbres fruitiers, de noisetiers, chênes, frênes, peupliers, etc. On en trouve souvent au bord des ruisseaux, rivières ou étangs et même dans des terrains vagues.
Il y a une très grande variété de morilles, mais, en Europe, on ne recherche que les principales espèces, dont nous allons en expliciter six trouvées en Dauphiné.
D’assez grande taille, oblongue ou conique, elle a un aspect d’éponge de couleur miel allant du jaune clair au jaune plus foncé (plus foncé dans le creux des alvéoles).
Les alvéoles sont profondes et irrégulières. Le pied est souvent plus court que le chapeau ; il est creux, blanc-ocre pâle comme la chair. Cette morille se trouve souvent aux bords des ruisseaux, en lisière des forêts ou dans les vergers.
Cette morille est celle que l’on trouve le plus souvent dans notre Région. Le chapeau de 3 à 6 cm est conique arrondi, crème ochracé à gris brun avec des alvéoles irrégulières et des côtes sinueuses blanchâtres puis tachées de rouille.
Le pied de 2 à 5 cm, blanchâtre ochracé est creux. On la trouve de mars à mai sous de nombreux arbres: frênes, ormes, noisetiers...
Son chapeau est conique, plus large que haut, et présente des alvéoles étagées, séparées par des côtes rectilignes verticales rarement sinueuses noircissant avec l’âge, et par des côtes secondaires presque horizontales. Le pied est blanchâtre et creux. Cette morille aime les vergers mais aussi les brulis et les décombres.
Son chapeau est conique, arrondi, avec des alvéoles peu régulières, de couleur pouvant aller de l’ocre jusqu’au gris brun. Les côtes primaires sont sinueuses et elles sont blanchâtres contrastant avec l’intérieur brun gris cendré. Les côtes séparant les alvéoles sont épaisses. Le pied est blanchâtre et creux. La chair est grisâtre. On la retrouve dans les taillis sableux, les friches, les vergers et même dans des jardins.
Petite, c’est une morille conique fortement trapue. Son chapeau est généralement plus long que le pied, brun pâle à grisâtre, devenant noir en vieillissant, et il porte des côtes verticales noircissant avec l’âge et des côtes secondaires séparant les alvéoles. Les alvéoles sont régulières, plus ou moins alignées verticalement. La marge du chapeau est distante du pied qui est blanc et creux. Elle affectionne les forêts âgées d’épicéas et les bois brulés.
Le morillon ressemble à une morille conique mais son long pied, blanc est soudé à mi-hauteur à un petit chapeau conique ; ce pied, creux, fragile, cylindré, pénètre profondément dans le chapeau qui présente des côtes verticales plus ou moins régulières, brunâtre sur un fond ocre. La chair, grisâtre, est peu épaisse. Le morillon se trouve dans les taillis argileux et au bord des ruisseaux, des haies ou des parcs.
Ces cinq morilles européennes sont toutes comestibles et recherchées mais, attention, crues ou insuffisamment cuites, elles sont toutes toxiques. Elles contiennent une toxine dangereuse qui est détruite à la chaleur de l’eau bouillante en une vingtaine de minutes. L’intoxication se manifeste par des tremblements, vertiges, troubles de l’équilibre, troubles de la vue et, parfois, par des nausées, vomissements, diarrhées ... Cette intoxication se produit entre cinq et douze heures après la consommation de morilles crues ou insuffisamment cuites. Dès l’apparition d’un symptôme d’intoxication, il faut contacte un centre antipoison.
La morille a-t-elle des faux amis ? Oui ! Les gyromitres !
La gyromitre, Gyromitra esculenta, ou Gyromitra gigas a bon goût, d’où son nom en latin, mais, même cuite, elle peut être mortelle. Elle se distingue des morilles par son chapeau qui est formé de lobes qui ressemblent à la cervelle, et qui a un d’aspect globuleux, généralement brun. On la trouve sous les conifères et plutôt en montagne.
Pour éviter de se tromper, on peut, évidemment, profiter des enseignements proposés par les sociétés mycologiques, dont celle de Grenoble : Société mycologique du Dauphiné, 24 Quai de France 38 000 Grenoble.