La Rosalie des Alpes s’invite au pique-nique !
En ce matin du 16 juillet, sur le plateau du Vercors, dans la brume du vallon des Ecouges, la salamandre est l’objet de toutes les attentions. L’objectif, pour notre petit groupe d’agents de terrain et d’animateurs des Espaces Naturels Sensibles du département de l’Isère, est le comptage des larves de salamandre dans les ruisseaux. Ce comptage s’inscrit dans le cadre d’une étude scientifique européenne qui s’intéresse à la propagation d’une infection affectant les populations de salamandres et de tritons d’Europe du Nord.
Après avoir constitué les binômes, les participants à la prospection ont rejoint leur secteur et ont remonté les ruisseaux à l’affût des larves. Les secteurs choisis lors de cette deuxième journée de prospection ont révélé des larves par centaine dans les petites vasques.
Après quelques heures à crapahuter le long des cours d’eau le comptage se termine et les équipes se rejoignent à l’ancienne ferme du Rivet pour partager un pique-nique bien mérité. Les yeux des naturalistes n’ont à présent plus qu’à se poser sur les bonnes choses apportées par les uns et les autres. On se détend, on discute, la prospection reprendra plus tard en début d’après-midi pour certains.
C’est alors que l’une d’entre nous s’aperçoit que nous ne sommes pas seuls à profiter des plaisirs simples de la vie. Effectivement, à quelques mètres, un couple de Rosalie des Alpes est en plein ébats amoureux. Cet insecte rare et protégé, affectionne les vieilles forêts de Hêtre d’altitude où il pond ses œufs dans les troncs morts ou mourants. Son observation est donc difficile et particulièrement remarquable. Alors, observer deux individus en plein accouplement, ça n’arrive pas tous les jours !
En bons naturalistes adeptes du voyeurisme animalier, chacun immortalise l’évènement à l’aide de son téléphone ou appareil photo.
Sébastien Heisert