Naissance de Nature isère

Naissance de Nature isère

Portrait de Direction Muséum

Explication des origines de www.nature-isere.fr, un espace contributif de découverte et de partage autour de la nature en Isère.

Rôle des muséums dans la production et la diffusion de la connaissance naturaliste a l’époque d’internet ?

En 2010, les muséums se trouvent alors en plein cœur de l’Année de la biodiversité et s’interrogent sur leur rôle au sein de la stratégie nationale éponyme : lieux d’éducation intégrés dans un débat science et société ? Techniciens experts en sciences naturelles et plus particulièrement en taxonomie ? Animateurs de programmes de sciences participatives? Quelle stratégie pour les muséums au cœur d’un monde de la connaissance naturaliste en plein bouillonnement ? 

En parallèle, la révolution du web 3.0 et du crowdsourcing permet aux citoyens de participer à la recherche par le biais de la contribution, dans une logique ouverte très horizontale où le dire d’expert n’est plus central mais plutôt prescripteur et encadrant.

L’émergence des outils numériques de diffusion de la donnée

Au fil des années, de nombreux programmes scientifiques internationaux ont vu le jour en vue de produire un état mondial de la biodiversité. La France a ratifié la charte de l’Open data biodiversité dès 2001 et opéré la création du GBiff France pour ce faire. Face à la crise écologique, la création compulsive de bases de données régionales et départementales tels les observatoires de la biodiversité a multiplié les portails de data dans les années 2000. La stratégie nationale de la biodiversité en 2010 ouvrira d’ailleurs une période de « frénésie » en matière de compilation de données.

En Isère, le conseil départemental, très actif sur le plan de la biologie de la conservation, constate lui-même en 2008 lors d’un important séminaire dédié à la biodiversité à Corps, l’absence de mise en commun des éléments de connaissance de son réseau.

Un département isérois très en pointe sur la question de la biodiversité

Le schéma départemental des espaces naturels sensibles prévoyait de développer la connaissance des espèces et des milieux naturels présents en Isère, notamment au bénéfice des gestionnaires de ces espaces et d’une sensibilisation du grand public. Par ailleurs, l’ambition de mener des campagnes d’inventaire sur tout le territoire isérois poussait l’ensemble des acteurs à vouloir développer le réseau des observateurs de terrain.

Dans le même temps, diverses communautés d’observateurs ont vu le jour comme Faune-isère portées par des outils développés à la fin des années 2000 sous licence libre, outils spécialisés dans la donnée, pour et par des experts. Plusieurs programmes de sciences participatives se multiplient (comme par exemple "Sauvage de ma métro") apportant des données principalement sur des espèces communes.

Il nous fallait réunir ces deux logiques (bases de données et communautés d’usagers) avec tous les acteurs du monde économique, éducatif, citoyen et scientifique pour ce faire.

Nature-isere.fr : un espace contributif de découverte et de partage autour de la nature en Isère.

Le muséum a donc proposé en 2013 la mise en commun de toutes les connaissances et bonnes pratiques liées à l'observation du monde naturel en Isère. L’idée étant de les rendre accessible à tous via une ligne éditoriale adaptée.

Une étude stratégique a préconisé la conception d'un espace éditorial contributif ouvert, en s'appuyant sur une plateforme de données existante et un réseau extrêmement dynamique d’acteurs, y compris au niveau numérique et au niveau éducatif.

Tout d’abord il nous fallut convaincre les acteurs locaux dont les acteurs institutionnels comme le Département de l’Isère (cent-vingt espaces naturels sensibles –ENS-) ou la ville de Grenoble de verser leurs données sur faune-isere (Biolovision).

Ensuite, profitant de l’important travail mené avec Pascal Dupont du Muséum national d’histoire naturelle (MNHN) sur la standardisation de la donnée entomologique, nous avons pu entamer des discussions au niveau départemental sur les enjeux du partage de la connaissance au-delà de la donnée (ce premier point étant acquis). Nous souhaitions aller plus loin que les outils existant, « experts » rappelons le, pour pouvoir partager nos connaissances et échanger sur nos pratiques, tout en invitant des citoyens à observer certaines espèces pour augmenter la pression d’observation sur certaines zones.

Enfin, nous souhaitions que toutes ces informations soient éditorialisées pour créer un « fil de l’eau » sympathique autour de la nature mais aussi de tous ceux qui y travaillent, en vivent, l’étudient.

Accompagnés par une assistance à maîtrise d’ouvrage spécialisée, nous avons établi durant un an, après de nombreux échanges avec les acteurs, un cahier des charges détaillé : nature-isère.fr, espace contributif éditorialisé de découverte et de partage autour de la nature en Isère était né.

Le ton de Nature-Isère est positif et ouvert. C’est un espace qui se veut enthousiaste, bienveillant, stimulant et pluraliste : toutes les sensibilités s’y retrouvent. Nous invitons les contributeurs à partager leurs contenus dans cet esprit. L’idée est d’échanger sur les bonnes pratiques, mais aussi d’inviter les visiteurs à observer la nature, les espèces et à compléter la connaissance en Isère.

Qu’y trouve-t-on ?

  • Une carte pour trouver en un clic les espèces observées ou emblématiques, et ce dans un rayon de 5 kilomètres.
  • Les échos des contributeurs : échanges de bonnes pratiques, témoignages, actualités…
  • Des ressources, partagées par tous les contributeurs : rapports scientifiques, comptes-rendus de sortie de terrain, dessins d’enfants, cartes commentées, bibliographie et webographie, fiches espèces,…
  • Des actions de terrain référencées avec leurs acteurs, et de nombreuses propositions en vue de s’investir pour la nature.

Comment contribuer à Nature-Isère ?

Deux types de contribution sont possibles :

  • Partager des données issues de vos observations sur le terrain. Ce type de contributions se fait via faune-isere.org ou l’application pour smartphone Naturalist.
  • Poster des documents, proposer une action, témoigner, commenter, soumettre une fiche espèce… Toutes ces contributions se font directement sur le site Nature-Isère après s’être créé un compte utilisateur.

Qui valide les contributions ?

Les contenus publics sont modérés en amont de leur publication, par le gestionnaire du site. En cas de litige, le comité éditorial arbitre les publications en lien avec la présente charte. Aucun sujet n’est exclu a priori même si Nature-Isère n’est pas un espace d’expression personnelle ou militante.

Ainsi, depuis 2016, cette plateforme contributive est en ligne. Et si cela demande parfois beaucoup d’énergie pour réunir les acteurs dans la formalisation d’un projet commun, le résultat n’en est que plus puissant, surtout lorsque les citoyens s’en emparent.