Retour sur un chantier participatif à la Bastille

Retour sur un chantier participatif à la Bastille

Portrait de Espaces Verts Grenoble

Le dimanche 11 novembre dernier, l’association Gentiana et le Conservatoire des espaces naturels (CEN) Isère en partenariat avec la Ville de Grenoble et Grenoble-Alpes Métropole, invitaient tous les habitants, naturalistes passionnés ou simples curieux, à se rendre à la Bastille pour enlever les arbustes d’une prairie afin de laisser la place aux orchidées et autres plantes méridionales.

Petit retour sur ce chantier participatif.

Périmètre du chantier à la Bastille

Petit rappel sur le site exceptionnel de la Bastille.

Théâtre de balades touristiques ou sportives, le site de la Bastille constitue également une réserve de biodiversité exceptionnelle.

En effet, beaucoup de fleurs, insectes, reptiles, oiseaux, … sont présents et vivent notamment dans les prairies de la Bastille :  dans ces “pelouses sèches”, treize espèces végétales patrimoniales sont présentes (les espèces patrimoniales sont définies comme étant des espèces qui possèdent un statut de protection régional ou national ou qui sont inscrites sur les listes rouges régionales et nationale, ou qui sont réglementées pour la cueillette sur le département de l'Isère) dont l'Orchis de Provence mais aussi la Coronelle girondine, la Couleuvre d'Esculape, la Couleuvre verte et jaune, la Vipère aspic, la Fauvette passerinette et le papillon Zygène de l'herbe aux cerfs (Zygaena cynarae).

Photos de GENTIANA, de gauche à droite : Ophrys araneola, Ophrys fuciflora, Ophrys insectifera et Orchis provincialis.

Que fait la ville de Grenoble sur la Bastille ?

La Ville de Grenoble est propriétaire d’une vingtaine d’hectares sur la Bastille, gérés par le Service des espaces verts. Un sentier botanique a été aménagé sur le versant Est en 2011. Autour de ce sentier, le site s’est enfriché depuis plusieurs années : l’embroussaillement et la pousse d’arbres et arbustes contribuent à la fermeture de cette prairie. Ceci met en péril la biodiversité existante comme les orchidées et autres espèces de milieux secs.

Afin de préserver cette nature unique, la Ville de Grenoble se mobilise depuis longtemps. A cet effet par exemple, la ville a depuis 2014, mis en place un éco-pâturage annuel, entre avril et juin, sur différentes prairies de la Bastille afin de maintenir ces milieux ouverts. Toutefois, la prairie sèche située au niveau du sentier botanique ne bénéficie actuellement pas de ce pâturage.

Tous à la Bastille le 11 novembre.

C’est dans ce contexte que Gentiana et le CEN Isère (en collaboration avec la Ville de Grenoble et soutenue par Grenoble-Alpes-Métropole dans le cadre du Contrat vert et bleu), ont organisé un chantier participatif le 11 novembre dernier afin de ré-ouvrir le milieu pour maintenir la richesse faunistique et floristique du site (voir l’article d’invitation à ce chantier).

Ce fût une belle journée et une « chouette réussite » ! (Les organisateurs ont dû refuser du monde et le beau temps était au rendez-vous).

46 personnes étaient présentes, en comptant les encadrants et les élus (Lucille Lheureux et Pierre Mériaux) à scier, couper, dessoucher, transporter vers l’extérieur de la parcelle les branches et troncs abattus, réaliser des abris pour la faune à l’aide de branchages …

Au total, une quinzaine de mètres cubes de déchets ligneux ont été exportés à l’extérieur du site pour être broyés et réutilisés en paillage par le service Espaces Verts, permettant la réouverture de cette prairie sèche à fort intérêt écologique.

Photo AVANT le chantier

Photo APRES le chantier

Et la suite…

Les bénévoles venus au chantier seront conviés à une visite du site au printemps prochain pour contempler le résultat de leurs actions ainsi que les espèces patrimoniales, orchidées sauvages en particulier.

Le site du chantier fera ensuite l’objet d’une gestion régulière afin de maintenir le milieu ouvert, dans le cadre. du dispositif métropolitain « Trame verte et bleue dans les villes ». La Ville de Grenoble prévoit des élagages, un chantier participatif, du suivi environnemental et des animations pédagogiques, en s’appuyant sur les associations naturalistes.

Photos (hors orchidées) : C. Simoens